Automaton

Automaton propose une règle de permutation des images entre elles à partir de 9 portraits dissemblables. Automaton a pour enjeu de questionner les facettes multiples d’une même personne, comme la série Portrait de l’Artiste en notices biographiques, qui la précédait, avait pour enjeu de questionner le rapport de l’identité aux vies multiples qui s’offrent à chacun de nous. Dès lors, Automaton révèle des visages bizarres, chimériques, voire repoussants. Et pourtant, dans cette série, aucune IA pour créer une autre réalité. Aucun algorithme, non plus, pour avaliser la notion d’authenticité ou de fake propre à toute photographie. La preuve avec ces portraits originaux et le cutter qui a servi à les découper en 3 parties. Ces dernières ont alors été organisées entre elles pour recomposer de nouveaux portraits (hormis le premier qui est l’origine). Ainsi, à partir de portraits à différents âges apparaissent d’autres portraits, cette fois imaginaires, grâce au découpage et au montage impromptus et singuliers opérés. En ce sens, le terme « automaton » se prête parfaitement à cette série, puisque Démocrite comme Épicure l’employaient à leur époque pour évoquer la rencontre fortuite des atomes. Ici, l’automaton conduit le hasard du découpage proportionnel à la coïncidence d’une physionomie secrète. La série Automaton propose donc un nouvel ordre visuel combinatoire qui illustre merveilleusement cette pensée de l’écrivain Claudio Magris « […] les identités ne peuvent jamais être photographiées, c’est-à-dire définies, mais devraient toujours être « cinéma-tographiés », car elles ne sont pas statiques mais dynamiques, elles bougent, changent et se transforment au fil du temps ».

 

Cette série appartient au projet Ma Vie Mon Œuvre.
Texte & Photographies © Isabelle Rozenbaum /ADAGP
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