Saisissement du continu: pas la peine de…

… pas la peine de renier ce qui entrave la-la-la fait la musique des notes légères comme des coups de hache dans l’air pourtant abîment les plis et crac couinent après un peu comme un sommier affaissé dans le silence énorme qui recouvre pour toujours comme avant et ce ne sera plus jamais pareil tombant de tout son long après d’un même poids arraché au vide apparent pas la peine de cacher la transparence fluide et ployée du visage empourpré de sentiments surtout de faiblesse les oreilles sont sourdes et coulent à pic des heures dans le cœur pour ne pas se montrer aux autres dans le trou du mur en bas c’est la plainte trop petite pour passer à ne pas se risquer de passer ce qu’il vaut mieux les rires fusent encore à attendre peut être crucial de respirer quand c’est lourd l’air étouffe et la gorge se serre s’agit d’avaler même plus vite que ça si l’on veut rester conscient devant la page déserte sur laquelle la poussière grouille dans un rai solaire d’une marche douloureuse collée à la peau des pensées effritées à en avoir peur aux tripes dissolues mais le mirage adore ce goutte à goutte dans la cervelle assoiffée pour faire éclater l’envie en perles puissantes sous le poids du ciel bleu azur de la misère lumineuse du jour qui brûle par la fuite extra du corps puant au chaud jusqu’à l’agonie pressante et froissée d’être le néant en écrivant pas plus ni moins n’importe quel écrivain en sait quelque chose la paupière se ferme de douleur appréciée et consentie parfois de force il est vrai car s’en faire une raison c’est comme vomir fermer les yeux ne plus exister écrire avec le crayon amoché avec et sans les maux qui frappent le regard pour dire en s’écriant que ce ne sera pas une histoire encore toujours cette rengaine du même mais quand même je voulais poser mes doigts et mes yeux sur la page tenir les épaules dans le noir compact tourner les idées du parfum sincère de la difficulté que c’est aussi au-delà des feuilles qui tombent dehors et gagnent sur le terrain de ma solitude et sur la ligne d’horizon verticale et puis si grand le ciel se noie en ma langue approche les lèvres qui se pincent en un refus accordé et pénètre en la matière pour se fendre d’émotion en un soupir attrapé plisse replisse le bras doit pendre le long du corps comme sur le tableau pour désirer quelque chose qui soit le texte dans la tête sinon ne pas toucher au sexe particulièrement au reste régulièrement comme une poussée s’en mêlent les doigts pour garantir le regard fixé et les cheveux bien qu’ils se cachent s’en mêlent encore mais c’est pour tromper les yeux en perçant dedans une lumière noire éteinte au fond et consentir pour revenir à l’essentielle soif des mots comme ces longues marches qui s’adaptent à la route au-delà de la terre en vue tout miroite s’échappe j’arpente en hurlant de ne pas y aller en hurlant au pas ce qui fait la différence ce qui arrive d’une logique de son nom prononcé à voix basse mais la réalité est mensonge du fait que j’illusionne sur le terrain un coin de paradis qui est on le dit en passant l’ailleurs des songes c’est quoi l’existence dans cette vie-là humainement s’entend c’est quoi à par se demander quoi c’est se demander si mon existence s’enfonce dans le vide à force de soulever des années lumières à faire ces trucs-là c’est-à-dire tout ce qui n’est pas écrire en soit écrire pour soi écrire l’en-soi en remuant dans une décharge on en trouverait des tonnes de mots épais comme du roc avec plus de détresse encore dans l’écriture abandonnée mise au dehors chez quelqu’un une fenêtre claque au vent en éparpillant ses lames dans mon dos avec les pétales qui sèment le pollen mielleux parmi les fleurs à piétiner sur le chemin comme maintenant où je marche dessus du respect des autres pour les autres surtout quand on n’en peut plus sans le savoir qu’on n’en veut plus du tout pour laisser partir à vau-l’eau encore c’est encore c’est encore la main en saisissant la pierre grise des os dans un les cimetières qu’elle sentait la pureté disparaître car la voix des airs est impénétrable reprenait un refrain d’adieu qui se répétait cataracte et non etcetera du moins c’était un moyen comme une autre douceur rêvée aussi qui laissait en paix au noir mousseux de mon verre dans la nuit blanche portail de cordes à tirer l’obsession est de s’imaginer alors que plus personne n’est là quand tout le monde est par-devant présent quand je parle puisque l’écriture me suit dans les pensées ancrées de la conscience d’une certaine consistance m’importe peu hormis la cause de mes épaules affaissées en un désir enfoui soustrait de l’épiderme du bout des doigts et retiré encore d’une hésitation qui essuie une larme et le terme en effroi fleure du coin sur la peau salie en un éclair distrait et modeste au charme des phrases qui flottent quand je regarde autour les rumeurs en nous remontent seulement une note qui dit pour laquelle je reste inerte là-bas comme la sève se sépare dans une explosion de soleil et les poussières volent comme des pépites de lumière blanche qui filtre le sentiment entre les doigts bien qu’une chaleur poigne et autoritaire par peur continue de défaire la surface des lettres illustres et rapidement d’une pulsion comme ranimant l’eau endormie parmi les plantes fanées du centre des villes en un point précis délicat vers la béance admise dès l’univers construit il y a toujours un cachet romantique et romanesque du sort à ne pas endiabler l’infini puisqu’un présage montre la route qui défile sur place attachée au poteau du passé les images se classent d’une erreur à l’envers où je repars par le moyen de laisser guider les virages à cent-quatre vingt pour plonger parmi les vagues salées si je ramène la terre immaculée et mélangée d’une tonnelle en sépulture au scarabée lent qui roule sur le dos des particules et donne et reprend pour signaler l’appartenance qui n’est pas humaine n’est que matière immonde du monde hors d’ici sur les rives senties et parfaites d’un coup s’éclipsent sur la ligne de détresse en maîtresse absolue de l’écriture entre mes mains malaxées par la peur et remise au fond d’un tiroir comme une sorte de boite à secrets dans laquelle je pousse qu’elle prend je la tiens qu’elle me possède je me retire qu’elle m’obsède au placard d’une vie absorbée non choisie des cieux mais habitée au-dedans de l’avancement qui réintègre le cosmos livide telle une ovule rouge qui s’écoule morte mais renaissante et envieuse d’humidité parfumée qui me touche pour s’affûter et la regarde s’éloigner vraiment des yeux toujours surprenant la pénétration de son axe et la renvoie d’un geste sur le mur de notre distance impossible rapprochement des paroles perdues et pourpres traînées le long des joues mitraille en un souterrain vers l’océan d’ivresse au palais déglutie d’un coup de langue raclé avalé autour de toute cette imagination d’un livre ouvert de son tiraillement et d’une déchirure potentielle adaptée au circuit mesuré des limbes gonflées aux paupières lourdes de lumières clignotantes à la vitesse supérieure l’émotion légère aiguë presque s’arrête à même au-dessus de la bouche et repart d’un tour de vrille de la main pour s’accrocher elle tire contre elle la tension pour rentrer au moment voulu du temps imploré à la prière retenue stance obligée du passage à niveau d’abord esquissé d’un sourire et nier d’un revers de la main moite mais réchauffé par le milieu vaste d’un émoi éperdu au milieu de la plage ronde comme arrondie d’un sein que l’on parcourt sans détour mais que l’on ne trouve pas du premier coup espéré à jamais souhaité d’une attirance semblable à un monde présent se cachant en son voyage devant le train d’une secousse élancée dont on repousse l’action pénétrante et s’en va à part moi l’écriture m’appelle en retour pour que comblée d’une incertitude allouée au ciel et d’une voix de remords destructeur il soit impossible de se quitter bien qu’il ne soit plus possible au mieux de se retrouver sans nous être à jamais trouver pour de bon la réalité de la différence qui lie comme un nœud coulant d’un désir sec et vengeur de ces marins ressuscités d’un navire sombré nous habitons la sphère en mots si peu crus qu’ils ne sont rien d’autre que les angles transformés et patient du temps où les inscriptions reviendront trop tard qu’il est long en lui-même le râle de l’or perdu l’après-midi que courbe le poids d’un bras posé sur le front de ma contemplation au soleil meurtri te souviens-tu de la blancheur des lettres en sang sur le papier lacéré d’un pu d’encrier mortel en mon âme dégouline aux abord d’une route qui débouche sur la maison inquiète de petits galets polis et gris comme des planètes éteintes à l’avenir je reste sans conscience endormie pour me préparer à me verser dans la blessure de la marée montante et marcher sur les vagues plissées d’un vent traître qui racle la peau brûlée par le temps au fond de la fatigue de vivre en danse ouverte sur la béance des années délaissées d’un accident probable je m’enfuis de cette tristesse au cœur de l’affliction et appelée pour faiblesse apprivoisée je me referme dans l’effacement de l’existence si peu reconnue des heures où je me tiens comme les cariatides pour renforcer mon pouvoir à l’abri des ombres de la page vierge et si tu t’en vas reviens je crie du fond des leurres je n’y crois même plus si je n’ai fait qu’y croire je n’y croirai jamais plus sans cesse l’écoulement des siècles reprend l’attention pour ne pas passer en lâche et taraude l’horizon coloré juste pour garder les galons de l’honneur de ces vues inutiles qui m’éblouissent et dont je crains la perte en les inhalant comme de la coke en poudre rose dans les paquets de cigarettes tronquées pour les obtenir ces mots sans les toucher mais en les collant dans la phrase pour de bon tandis que ceux du soir je les préfère le matin en sortant la nuit et en dormant le jour pour chasser des rêves obscurs d’où s’échappe l’univers clos d’une bouteille bue à l’écœurement mais ils ne pourraient exister si ce n’était eux ce ne peut être une autre écriture la sueur sur le drap du matin lourd enceinte de ratures senties aux cris glacés je découvre l’ondoiement des chemins parcourus le long des âges de ma faiblesse il y a comme une marque sincère qui jamais ne s’inscrit sauf dans l’encre que j’étale en ne permettant pas la vie à deux ni avec moi ni avec quiconque dans mon refus d’obtempérer la folle échappée du désir des jours perdus dans la recherche imaginée d’un pas incertain je trébuche et le soir je m’effondre comme l’enfant nanti d’une auréole que je suis une bête à frapper et fragile pourquoi ne frapperai-je pas l’envie meurtrière de ma négation et pourquoi ne resurgirait-il pas l’affût sanguin qui paraît-il réjouit l’ondulante approche du vestige quand bien même je réapparaîtrais en un monstre d’arrogance au fond de l’abîme jamais furieuse et souciant de la comparaison d’une aile obstruée ou vaine dans la profondeur très à l’intérieur où le château margot était du siècle dernier avec un bouchon d’une coque percée qui a laissé drainé le liquide riche de ma réconciliation en un bonheur partagé pour toujours penché devant les possibilités éteintes de notre existence car maintenant il s’agit d’une déflagration de douceur sur le visage par le regard d’un biais qui accepte en paix autour des flots où il s’agit encore des mers celles dont on parle ailleurs qui permettraient de construire un après où jeter des projets qui ne sont que rires abreuvés et chaleur de joie absorbée par la soustraction de mon âge il apparaît la justification du vécu des dieux déliquescents comme les aïeux de l’esprit qui veillent à partir au loin que je dis pour hantise du refus de rester sous le voile de cette juste image que j’ai de l’écriture comme une perte du sens actuel de notre existence ainsi que des autres rien ne me liera à part la relation enfouie si trouble de tourbillons imparables identiques à la sortie des artistes sur le pavé jonché de fuites enroulées autour du cou que le cœur se resserre à volonté d’une insinuation de la rencontre quand on pleure presqu’on dit qu’on rit d’une immobilité chiffonnée froissée d’une volonté indestructible d’écrire éperdument dans un temps au même tempo si avec des si on savait que c’est possible l’irrésistible regard qui nous tient c’est la foudre d’un orage qui tue ou encore la caresse infinie d’une main tendue à l’infini…

Texte © Sylvia Fast – Illustration © DR
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