À travers 33 séries photographiques et vidéo qui constituent ce projet à long terme, et qui doivent être envisagées comme autant de dimensions infernales, État de veille traite de thèmes sociétaux à l’heure de la cybernétique globale, à la manière dont Nietzsche nous enjoint de toujours considérer la tragédie des événements comme la véritable « centre-matrice de l’art ».
En effet, toute écriture – et en particulier photographique – semble porter les traces de notre psyché collective et émaner de cette inquiétante fascination que nous avons pour les images du réel. En effet, ces images d’une nature troublante de par leur reproduction infinie, se projettent à notre vue et s’inscrivent durablement dans notre esprit du fait de leur impact, de leur viralité et de leur flux.
Or la représentation ordinaire et même triviale du quotidien que donnent à voir ces images sidérales d’une époque, produit un effet révélateur irremplaçable : la force fictionnelle de l’image.
Texte & Illustration © Isabelle Rozenbaum/ADAGP
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