Les nombres et leur symbolique ont fasciné depuis la nuit des temps de nombreuses philosophies et sciences comme pouvoirs d’interprétation, d’association, d’organisation et de représentation, mais également comme « lois de création ».
Pour ma part, c’est en étudiant le sens des 22 lettres hébraïques que j’ai découvert l’existence d’une 23e : la « lettre manquante ». Cette lettre, de nature divine dont débattent sans fin les kabbalistes, affirmant qu’elle est devenue invisible pour nous autres contemporains, ne devrait réapparaître qu’à une prochaine période terrestre en vue de corriger toutes les défections et problèmes du monde présent.
Pour les uns, le nombre premier 23 serait la somme des valeurs ordinales des lettres Aleph (le 1) et Tav (le 22), et serait donc intimement lié au commencement et à la fin des choses. Pour les autres, le 20 représenterait la Matière, tandis que le 3 symboliserait le Spirituel. Toutes les symboliques étant dans les 22 lettres de l’alphabet, le nombre 23 correspondrait une à autre « dimension », une autre « étape », voire une autre « vision » de la réalité.
Le nombre 23 est ainsi devenu une énigme et un véritable stimulant pour mon imaginaire. L’enjeu d’Image manquante est donc de faire émerger 23 séries de 23 images sous la forme – totalement novatrice dans le domaine photographique – d’un « carré magique », constitué de 23 séries photographiques autonomes et complémentaires. Chaque série se compose elle-même de 23 images, la 23e – définie comme « l’image manquante » – sera révélée par les 22 premières images.
Mon « carré magique » (23×23) sera constitué au final de 529 photographies.
Texte & Illustration © Isabelle Rozenbaum/ADAGP
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