Traductions en V.U. : Autobiographie d’Alice Toklas

J’étais bien embarrassée, j’hésitai. « Mais je ne suis pas mademoiselle Stein », dis-je enfin. (Gertrude Stein)

Une traduction est une traduction. Une traduction en V.U. est une traduction en V.U. Une traduction en V.U. de l’Autobiographie d’Alice Toklas est une traduction en V.U. de l’Autobiographie d’Alice Toklas. Ça aurait pu être la traduction d’un autre texte, d’une autre autobiographie, d’une autre Alice (ce ne sont pas les Alice qui manquent), mais il s’agit bien, ici, d’Alice Toklas, de son Autobiographie par Gertrude Stein, de ce texte-là. Ça ne peut pas être un autre texte car il n’y a qu’une Autobiographie d’Alice Toklas, et c’est justement celle-là. Cette traduction en V.U. est-elle une bonne traduction ? Oui, car la traduction en V.U. de l’Autobiographie d’Alice Toklas ne peut être que bonne. Si elle n’était pas bonne, elle ne serait pas la traduction en V.U. de l’Autobiographie d’Alice Toklas, or elle est bien ce qu’elle est, donc elle est une bonne traduction : il n’y a pas à chercher plus loin (ce serait du vice).

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Une traduction en V.U. (= Version Universelle et/ou Visuels Universels) est une dérive numérique engagée à partir d’un texte littéraire donné. Chaque page dudit texte est traitée comme une image, autrement dit d’un point de vue volontairement désinvolte au regard de la sémantique et de la narratologie. Cette traduction s’effectue selon un protocole dédié soigneusement élaboré en amont, chaque texte induisant un protocole spécifique. On ne saurait, en effet, traduire avec les mêmes clefs des auteurs aussi différents que Joyce, Ponge ou Gombrowicz ; de subtils distinguos sont nécessaires (tons, rythmes, nuances etc.). Voilà pour l’essentiel en quoi consiste ce travail de traducteur. Le dispositif mis en œuvre produit bel et bien une autre version du texte souche. Que cette nouvelle version semble illisible, ou à tout le moins assez difficile à déchiffrer, est une question purement académique. Il y a énigme là-dedans, bien sûr. D’une page à l’autre, cela ne s’éclaircit pas — ni ne s’obscurcit. La traduction flotte. Et tout le reste est poésie visuelle.

Texte & Illustrations © Daniel Cabanis
Traductions en V.U. est un workshop de poésie visuelle in progress de Daniel Cabanis.
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